Le F-35 canadien sur la sellette

27 oct Le F-35 canadien sur la sellette

Le programme F-35 pourrait être malmené au Canada, allié pourtant indéfectible des Etats-Unis. Justin Trudeau, qui a été élu Premier ministre le 19 octobre, a fait la promesse que son pays se retirerait du programme F-35. Bien que le jeune fils de Pierre Elliott Trudeau n’ait pas encore pris ses fonctions, Washington a déjà manœuvré pour empêcher le Canada de quitter le couteux programme.

Car si Ottawa abandonne le programme de recherche et développement et l’achat des 65 appareils, Washington espère compenser cette perte par l’augmentation du prix d’achat unitaire de 1 million de dollars pour les autres pays acquéreurs. C’est ce qu’a déclaré le chef du programme F-35 au Pentagone, le Lieutenant Général Chris Bogdan de l’U.S. Air Force.

Cette augmentation correspondrait à une augmentation de 0,7% à 1% du prix d’origine. Si certains pays n’ont pas commandé l’avion en grand nombre, cela alourdira la facture de 100 millions de dollars pour la Turquie qui est le plus gros acquéreur. Et c’est justement sur cette augmentation que le Pentagone insiste. Car le retrait du programme ou la diminution des commandes revient à augmenter la facture finale pour ceux qui restent. Par cette déclaration, le Pentagone souhaite verrouiller le programme en rappelant à tous les pays partenaires qu’ils sont solidairement impliqués.

Pour le nouveau Premier Ministre canadien, ne pas acheter le F-35 « permettra d’économiser des dizaines de milliards de dollars ». Selon Justin Trudeau, son pays n’a pas besoin d’un avion tel que le F-35 pour défendre l’espace aérien canadien. Et ses économies serviront d’autres projets de défense de l’État fédéral. Trudeau souhaite donc relancer un processus de sélection du futur avion de combat canadien qui doit remplacer le CF-18. En revanche, il ne souhaite pas voir l’avion de Lockheed Martin participer à la sélection.