FABEC : un trafic plus dense, moins ponctuel

23 fév FABEC : un trafic plus dense, moins ponctuel

Plus que les capacités aéroportuaires, c’est la gestion du trafic qui pourrait freiner le développement du trafic aérien dans les prochaines décennies. Avec le Ciel unique européen, l’Union européenne tente donc d’améliorer ses capacités en la matière. Mais en attendant le déploiement complet de Sesar (programme de modernisation des moyens) et des bloc d’espace aérien fonctionnel (Fab, volet organisationnel), les performances du contrôle aérien européen restent aléatoires. Une situation illustrée par le bilan de performance 2015 du futur Fabec (FAB « Europe Central »).

L’an dernier, les sept fournisseurs des services de la navigation aérienne (ANSP) du Fabec ont traité 5,61 millions de vols. C’est 1,8 % de plus qu’en 2014. Le nombre d’atterrissage a lui augmenté de 1,1 %. C’est la deuxième année de croissance consécutive, alors que la tendance depuis 2007 est plutôt à la diminution du nombre de mouvements malgré une hausse du nombre de passager. Cela reflète la volonté des compagnies aériennes de mettre en ligne des avions plus gros et mieux remplis.

La performance du contrôle aérien en-route a en revanche baissé, avec en moyenne 0,70 minute de retard par vol, toutes causes confondues. La ponctualité était de 0,56 minutes par vol en 2014. Plus important, le Fabec rate son objectif de 0,48 minute par vol.

En ne tenant compte que des retards dus aux ANSP, le retard n’est plus que de 0,48 minute par vol. Mais là aussi il y a une dégradation par rapport à 2014 (0,31 minute par vol) et une défaillance quant à l’objectif fixé (0,37 minute).

Le Fabec pointe notamment des problèmes locaux pour expliquer ces mauvais chiffres. Ils proviendraient principalement de manques de capacités et du rodage dû à l’introduction de nouveaux moyens techniques.

Pour y remédier, les ANSP du Fabec ont pris des « contre-mesures actives » tels que le déplacement et la re-sectorisation de flux de trafic, ainsi que l’amélioration des mesures de gestion du flux de trafic et des capacités.

Pour les atterrissages, le bilan est bien meilleur. Les retards ont été réduits de 14 % par rapport à 2014. Si on exclue le mauvais temps – à l’origine de près de 60 % des retards à l’arrivée – pour ne tenir compte que de la performance des ANSP, l’amélioration est même de 17 % sur un an.

Pour rappel, le Fabec comprend l’espace aérien de l’Allemagne, la Belgique, la France, le Luxembourg, les Pays-Bas et la Suisse et traite 55 % du trafic européen. Les sept ANSP qui le composent doivent fonctionner de façon complètement intégrée en 2018.