Combat aerien: quel avion ?

11 oct Combat aerien: quel avion ?

Un combat aérien est un combat se situant dans les airs et n’opposant que des appareils aériens. Plusieurs combats aériens légendaires ont eu lieu au cours de la Première Guerre mondiale et de la Seconde Guerre mondiale.

Même si le maréchal Foch considérait l’aviation comme du « beau sport », l’utilité militaire des aéroplanes fut rapidement démontrée, notamment au cours de la bataille de Tannenberg, à propos de laquelle un général allemand déclara « sans l’aviation, pas de Tannenberg possible ». En effet des renseignements cruciaux y furent recueillis grâce à des appareils d’observation. Les machines utilisées ainsi au début de la guerre n’étaient encore guère voire pas du tout différentes des machines civiles.

combat aerien

Cependant, même si l’observation semblait l’utilité première de l’aviation au début du conflit, le personnel naviguant ne tarda pas à s’armer, le plus souvent de son propre chef : si certains emportaient un fusil à bord, certains disposaient d’une mitrailleuse, comme le sergent Frantz et le caporal Quenault, qui à bord de leur biplan Voisin III sont les auteurs de la toute première victoire aérienne jamais enregistrée, le 5 octobre 1914 (la victime est l’aviatik du lieutenant Von Zangen, qui du coup sera le premier tué en combat aérien de l’histoire).

Un problème majeur se pose : comme il apparait très vite que les appareils les plus performants pour la chasse aérienne sont ceux dont l’hélice est tractive, c’est-à-dire placé devant le pilote, comment trouver un système permettant le tir vers l’avant, à travers le disque formé par l’hélice en mouvement ? Sur un biplan, il est possible d’installer une mitrailleuse sur le plan supérieur, au-dessus de celle-ci, mais la visée et le maniement de l’arme et des munitions n’est pas des plus pratiques. Sur un monoplan, le problème reste entier.

Roland Garros a l’idée d’utiliser des déflecteurs blindés, montés sur les pales à la hauteur du canon, afin de dévier les balles qui rencontreraient l’hélice. Ce qui lui permet de rencontrer quelques succès, malgré la fiabilité relative de ce dispositif et du gaspillage de balles qu’il induit. Mais il sera contraint d’atterrir en avril 1915 derrière les lignes ennemies, sera fait prisonnier pendant que son invention sera examinée par des ingénieurs allemands dirigés par Anthony Fokker.

Celui-ci, inspiré par les déflecteurs de Garros et probablement par les travaux de l’ingénieur suisse Franz Schneider, développa un système de synchronisation du tir des mitrailleuses : une tige en métal en bloque le mécanisme interne à chaque passage de l’hélice devant l’orifice de l’arme. Chaque balle part ainsi entre deux pales. Ce système va équiper le Fokker E.III.

En août 1915 les premiers exemplaires arrivent sur le front ouest : c’est un appareil aux performances relativement médiocres, mais son armement va le faire surnommer le fléau Fokker (Fokker Scourge en anglais) par les alliés, qui n’ont aucun appareil équivalent à lui opposer, malgré la présence du Vickers F.B.5 (premier avion au monde conçu pour le combat aérien), et ce jusqu’à l’apparition du Airco DH.2 en 1916. Il sera l’appareil des premiers as allemands (pour être un as, il fallait avoir descendu au moins cinq appareils ennemis).

C’est à son bord que Max Immelman inventera la première manœuvre dédiée au combat aérien, qui portera son nom.

Petit à petit, les tactiques se codifient : on parlera alors de dogfight, ou combat tournoyant. Il s’agit de se placer le premier derrière son adversaire. La maniabilité est alors une qualité prépondérante pour un chasseur : les biplans sont finalement préférés aux monoplans, car plus agiles